Il n'y aura pas de procès PetroCaribe avec ce gouvernement selon l'ancien sénateur Steven Benoît

ll a été parmi les premiers parlementaires à dénoncer la mauvaise utilisation du fonds PetroCaribe. Steven Benoit, qui s'est effacé de la scène politique depuis deux ans, suit néanmoins l'évolution du dossier sur le terrain. En plus de certaines actions déjà posées par des instances concernées dans le cadre de ce dossier dont il n'attend aucun résultat, l'ancien sénateur de la République croit que le régime en place ne pourra pas organiser le procès tant attendu.

«Il n'y aura pas de procès PetroCaribe avec ce gouvernement», a déclaré Steven Benoît, à l'émission Haïti Sa k ap kwit, mercredi sur Télé 20. L'ex-parlementaire rappelle avoir déjà évoqué un «vol systématique».


Parce qu'il a hérité du pouvoir Tèt kale, dont des anciens hauts fonctionnaires sont indexés dans la mauvaise utilisation du fonds PetroCaribe, ce pouvoir ne se révèle point crédible pour réaliser le procès, soutient l'ancien sénateur. Sans ménagement, Steven  Benoît souligne que la plupart de ceux qui ont dilapidé ce fonds proviennent de ce régime.
Steven Benoît n'attend pas de résultats de certaines actions posées dans le cadre de ce dossier. Il exprime également ses inquiétudes quant à la finalisation du rapport annoncé en janvier par la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSC/CA), dont il attend impatiemment le travail.
Pour le sénateur, il faut attendre la rentrée en fonction d'un nouveau gouvernement dans un autre régime dont les élus seront issus des autres élections.
Un bilan négatif pour Jovenel Moïse, d'après Steven Benoît
Par ailleurs, l'initiateur de la loi sur le salaire minimum à la Chambre des députés, s'adonnant en ce moment à la rédaction de ses mémoires au Parlement haïtien, porte un regard négatif sur le bilan de son ancien compétiteur électoral accédé à la magistrature suprême de l'État. Pour lui, Jovenel Moïse, entrepreneur de surcroît, n'était pas préparé à être président.
L'ancien sénateur appuie la thèse selon laquelle il existe trop d'improvisation dans la manière dont le pays est dirigé par le président Jovenel Moïse. Pour lui, la présidence est trop sérieuse pour céder la place à l'improvisation à un niveau si élevé.
Bientôt deux ans au pouvoir, Jovenel Moïse est loin de réaliser ses engagements. Le constat de Steven Benoît est plutôt clair. «Le président a échoué dans sa mission. Il ne peut pas tenir ses promesses. Son bilan est 100% négatif», constate celui qui n'a pas manqué de décrire le tableau sombre de la réalité. «Il y a de la misère dans le pays. Il y a aussi un mécontentement". C'est au chef de l'État, croit-il, de savoir comment y faire face. Il doit lui-même faire son bilan, estime M. Benoît.
A-t-il entendu les grognes de la rue ? Va-t-il poursuivre sur la même lancée? Où va-t-il repenser les choses autrement ? Pour Steven Benoît, le chef de l'Etat doit particulièrement s'asseoir avec les représentants des partis de l'opposition représentée au Parlement ainsi qu'avec les mairies. Il doit également rencontrer les dix premiers anciens candidats à la course de la dernière élection présidentielle. Mais si Jovenel Moïse veut finir et sauver son mandat, il doit surtout recadrer ses actions tout en laissant les ministères faire leur travail, estime Steven Benoît.


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